L'importance de mesurer l'intensité des séances

Que ce soit pour un cavalier amateur, un coach ou un cavalier de haut niveau, mesurer avec précision l’intensité du travail lors des séances n’est pas une mince affaire. Nous sommes souvent biaisés par notre propre ressenti sur l’intensité de la séance sans forcément savoir ce que nous avons vraiment réalisé.
Pourtant, mesurer et tenir compte de l’intensité des séances est primordial pour que l’entraînement porte ses fruits sans entraîner de problèmes physiques.



C'est quoi l'intensité d'une séance ?


L’intensité est un terme assez vaste et plutôt mal défini. L’une des définitions que l’on peut retenir est celle d’ÉRIC BARREY (1992) : l’intensité c’est la dépense énergétique divisée par le temps. La dépense énergétique est la quantité d’énergie que le corps du cheval aura dépensé pour réaliser l’exercice demandé. Grossièrement, c’est le nombre de calories dépensées ! Une séance intense est donc une séance où le cheval va dépenser beaucoup de calories en un temps plutôt réduit comme lors d’un cross, par exemple.
 

Pourquoi est-ce important ?


Une mauvaise gestion de l’intensité des séances peut avoir des conséquences indésirables sur la santé de nos chevaux. Voici une liste non exhaustive des problèmes physiques engendrés.
Le surpoids : dû à une mauvaise gestion du rapport entre la nutrition et l’intensité de l’entraînement. Qui dit surpoids dit blessures (tendons, articulations) et baisse des performances.
Les myosites : appelées plus communément « coup de sang ». Il s’agit d’une accumulation très importante d’acide lactique dans les muscles, que les chevaux n’arrivent pas à évacuer. Les cellules musculaires finissent alors par se détruire en grande quantité. Elles sont souvent dûes à une irrégularité de l’intensité de l’entraînement, à un travail trop brutal, trop intense ou trop soutenu.
Les tendinites, atteintes articulaires ou fractures : elles peuvent également arriver à cause d’un surentraînement. On sait par exemple qu’à la réception d’un obstacle, le premier antérieur à se poser peut être exposé à des forces atteignant jusqu’à quatre fois le poids du cheval. On imagine facilement que cet exercice peut abîmer les tendons et les articulations du cheval. Ensuite, sans parler de pathologie, la mesure de l’intensité est très importante pour la performance. Selon la discipline pratiquée, on ne va pas s’entraîner de la même façon. L’entraînement modifie les muscles de nos chevaux. Il faut savoir que les muscles sont constitués par deux types de fibres musculaires (lentes et rapides).
 


EMMANUELLE VAN ERCK, éminente vétérinaire, vous donne des conseils sur l’entraînement d’un cheval de CSO : « Si l’on reste trop sur du “long et lent”, il y a un risque de remplacer les précieuses fibres II par des fibres I lentes de manière irréversible : le cheval perd alors irrémédiablement de sa puissance. Si c’est un cheval d’obstacle, il va perdre de sa puissance et de sa vitesse sur les obstacles : donc pas trop de marcheur ni de séances de plus d’une heure sur le plat ! »
 


Comment mesurer l'intensité ? 


L’intensité se mesure de plusieurs façons, notamment en passant par des paramètres physiologiques liés à la dépense énergétique. Il y a des méthodes invasives (prises de sang pour mesurer les lactates), des méthodes non invasives mais pas très pratiques et / ou qui ne marchent pas toujours très bien (VO2max, qui nécessite un gros masque sur le cheval et ne fonctionne pas très bien, la fréquence cardiaque, uniquement si c’est parfaitement stable et que le cheval est mouillé), et des méthodes indirectes, notamment comme la simple mesure du temps passé à chaque allure, du nombre de sauts, du nombre de transitions, de la cadence et du rebond, ce qui est permis par EQUISENSE Motion.

Vous entrez dans une période plus calme où vous sautez moins et où vous passez moins de temps au galop ? Peut-être allez vous pouvoir baisser la ration pour éviter le surpoids.
C’est parce qu’on a parfois du mal à contrôler notre frustration d’avoir un cheval un peu raide et qu’on a tendance à insister sans tenir compte des séances précédentes ; c’est parce qu’on a tendance à préférer les chevaux « duveteux » aux chevaux « fit » qu’on les nourrit un peu plus sans tenir compte de la quantité de travail qu’ils fournissent ; c’est parce qu’on n’a pas forcément conscience du temps passé à chaque allure ni du nombre de sauts effectués que la mesure objective de ces paramètres est absolument primordiale pour maintenir un cheval dans de bonnes conditions physiques et en bonne santé.

ET SI LA SOLUTION ETAIT D'EDUQUER NOS SENSATIONS ?