L’Australie et le Japon se qualifient pour les Jeux olympiques de Paris 2024

L’Australie et le Japon ont validé leur ticket pour l’épreuve de saut d’obstacles par équipes des Jeux olympiques de Paris 2024, hier après-midi à Valkenswaard, aux Pays-Bas. La meilleure nation d’Océanie et son homologue asiatiques ont obtenu leur qualification à l’occasion d’une Coupe des nations qui a opposé quatre candidats: l’Australie et le Japon donc, mais aussi la Nouvelle-Zélande et la Chine.



Yuko Itakura et Stakkatisa PS ont lancé le Japon sur de bons rails.

Yuko Itakura et Stakkatisa PS ont lancé le Japon sur de bons rails.

© Leanjo de Koster

Dans une compétition à quatre assez tendue, les équipes d’Australie et du Japon ont toutes deux obtenu une place aux Jeux olympiques de Paris 2024 en terminant première et deuxième de l’épreuve qualificative de saut d’obstacles du Groupe G, qui s’est déroulée hier après-midi à Valkenswaard, aux Pays-Bas, alors que la Nouvelle-Zélande et la Chine ont raté le coche en terminant trois et quatrième. Les Australiens ont pris les devants en ne concédant que sept points en première manche de cette Coupe des nations, soit un de moins que les Japonais. La Nouvelle-Zélande et la Chine étaient déjà loin derrière, avec respectivement vingt-quatre et trente-quatre points.

Le parcours de douze obstacles préparé par l’Allemand Peter Schumacher et la Belge Frank Humbeek a été à la hauteur de l’enjeu, posant de nombreuses questions aux cavaliers. Le triple placé en 7 et le double placé en 10 se sont avérés particulièrement éprouvants, et seuls deux cavaliers ont réussi à ne commettre aucune faute lors de leur première tentative: l’Australienne Lauren Balcomb et Verdini d’Houtveld, son fougueux hongre de douze ans, à la fois agile et très rapide, puis la Japonaise Yuko Itakura et Stakkatisa PS, sa jument de onze ans, qui ont su donner le meilleur d’elles-mêmes.

En seconde manche, il n’y a eu aucun sans-faute. L’équipe chinoise, composée de Zhang Zingjia (Cevrine du Banney) et Li Yaofeng (Jericho Dwerse Hagen), entraînés par Marcel Rozier, mais aussi de Chen Yuchen (Gaga E d’Augustijn) et Wang Ella Yunjing (Hoselinde), a ajouté vingt-cinq points supplémentaires à son score. Wang, qui avait abandonné au premier tour, a chuté au second acte. Pendant ce temps, les Néo-Zélandais Daniel Meech (Donjon d’Asschaut), Phillip Steiner (Cassina Dior), Richard Gardner (Calisto) et Tom Tarver-Priebe (Fiber Fresh Popeye) ont ajouté vingt-deux points à leur score, si bien qu’ils se sont retrouvés distancés par les deux équipes de tête.

Pour le Japon, Eiken Sato, sélectionné aux JO de Tokyo, a ouvert la voie en accrochant l’élément central du triple lors deux manches, Chacanno renversant aussi l’avant-dernier vertical au second acte, tandis que Yuko Itakura, en route vers un double sans-faute, a renversé l’entrée du double puis le vertical 11. Troisième membre de l’équipe japonaise, Mike Kawai, réserviste à Tokyo, quinzième au classement mondial des cavaliers de moins de vingt-cinq ans et installé depuis quelques années à Valkenswaard, a concédé trente-trois points en première manche sur Goldwin, opérant une volte au milieu du triple avant de le franchir avec succès. Malgré dix points supplémentaires au second tour, la présence du Japon à Paris était déjà assurée avant même que Taizo Sugitani et Quincy ne s’élancent, récoltant huit points.



“La route est encore longue jusqu’à Paris”, Taizo Sugitani

L’Australienne Lauren Balcomb et Verdini d’Houtveld ont signé la meilleure performance lors de cette épreuve sélective.

L’Australienne Lauren Balcomb et Verdini d’Houtveld ont signé la meilleure performance lors de cette épreuve sélective.

© Leanjo de Koster/FEI

Les Australiens ont gagné cette Coupe des nations, mais ce ne fut pas un long fleuve tranquille. Leur éclaireuse, Hilary Scott, qui s’est installée près de Valkenswaard en 2016 et continue d’obtenir d’excellents résultats avec ses chevaux élevés en Australie, n’a lâché qu’un point de temps au premier tour, avant de renverser deux barres au second. Tous les regards se sont tournés vers Chris Burton, qui semblait prêt à signer un spectaculaire premier sans-faute jusqu’à ce que Chedington Hazy Toulana, sa jument de onze ans, semble perdre sa concentration à l’approche du double et se dérobe pour finir avec dix-sept points. Auteur d’une superbe carrière en concours complet, couronnée d’une médaille de bronze par équipes aux JO de Rio 2016 et de victoires dans les CCI 5*-L de Burghley et Adélaïde, il a depuis changé de discipline et vise une participation aux Jeux de Paris en saut d’obstacles. En seconde manche, le couple n’a renversé que l’élément central du triple, renforçant les chances de victoire de l’Australie. Et lorsque Lauren Balcomb a bouclé sa seconde manche avec seulement quatre points, concédés sur le premier obstacle, la victoire fut scellée. Évoluant à domicile, comme Mike Kawai, l’expérimentée Edwina Tops-Alexander a concédé à huit points sur Fellow Castlefield après en avoir lâché six au premier acte.

“C’est probablement la meilleure sensation au monde”, a déclaré Lauren Balcomb, cavalière de trente-trois ans établie à Ocala, en Floride. “Nous nous attendions à ce que la compétition soit assez rude et je pense que les chefs de piste ont réussi un excellent travail pour nous mettre au défi. Verdini a été brillant aujourd’hui. C’est un cheval tellement spécial: il a un cœur d’or, il est courageux, solide et respectueux. Je suis très fière de lui! C’est mon premier concours en Europe et lui n’est arrivé ici que mercredi dernier!”

Le Japonais Taizo Sugitani, qui a déjà participé six fois aux JO, a déclaré que la pression était grande sur tous les cavaliers et chevaux. “Une qualificative comme celle-ci est toujours difficile. Il faut se battre jusqu’à la fin et avoir un peu de réussite”, a-t-il souligné. Il a salué sa coéquipière Yuko Itakura pour son brillant sans-faute tour, qui a donné un élan considérable à toute l’équipe menée par le Néerlandais Rob Ehrens, chef de l’équipe batave pendant plus de quinze ans. “Je savais qu’elle y parviendrait et ce sans-faute n’a fait que renforcer notre concentration”, a-t-il déclaré. Bien que la qualification soit maintenant assurée, le vétéran nippon sait très bien que le plus dur reste à venir. “La route est encore longue jusqu’à Paris, et nous devons maintenant continuer à tout mettre en place au cours des douze prochains mois, mais nous avons vraiment hâte d’y être!”

L’Australie et le Japon rejoignent donc la liste des nations qualifiées qui comprend la France, pays hôte des JOP, les cinq meilleures équipes des championnats du monde de Herning (Suède, Pays-Bas, Grande-Bretagne, Irlande et Allemagne), la Belgique, lauréate de la finale mondiale des Coupes des nations Longines l’an passé à Barcelone, ainsi que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qui ont passé le cut lors de la qualificative de Doha, en février au Qatar. La prochaine qualificative de jumping aura lieu à Prague le dimanche 30 juillet, où les équipes du groupe C se battront pour deux places supplémentaires.

Il y a quatre ans, Valkenswaard avait déjà reçu la qualificative olympique de cette région du monde, pour les Jeux de Tokyo. Alors que le Japon était qualifié d’office et que l’Australie avait gagné sa place à l’occasion des Mondiaux de Tryon, c’est la Nouvelle-Zélande et la Chine qui avaient tiré leur épingle du jeu. À l’époque, Hong Kong, Taïwan, les Philippines et la Corée du Sud avaient présenté des équipes, sans doute attirées par la perspective de se produire au Japon. À en juger par les forces en présence hier, on pourrait juger que le développement du saut d’obstacles en Asie a reculé, mais il ne faut sans doute pas se montrer trop catégorique, et surtout tenir compte de l’impact de la longue crise sanitaire causée par la pandémie de Covid-19 sur les capacités des cavaliers de ces régions du mopnde à trouver des chevaux, s’entraîner, concourir, etc. Espérons simplement que les candidats d’Asie et d’Océanie seront plus nombreux pour les Jeux de Los Angeles 2028.

Les résultats
Le parcours

De gauche à droite : Yoshihiko Nakano, chef d’équipe, Mike Kawai, Taizo Sugitani, Yuko Itakura, Eiken Sato et Rob Ehrens, entraîneur de l’équipe nippone.

De gauche à droite : Yoshihiko Nakano, chef d’équipe, Mike Kawai, Taizo Sugitani, Yuko Itakura, Eiken Sato et Rob Ehrens, entraîneur de l’équipe nippone.

© Leanjo de Koster/FEI



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