À Barcelone, Karl Cook s’attaque à son premier défi dans sa route jusqu’à Paris 2024

Cette semaine, Karl Cook honore sa première sélection dans un grand rendez-vous avec l’équipe des États-Unis, à l’occasion de la finale des Coupes des nations Longines de Barcelone. Un événement d’autant plus crucial pour les Américains, qui batailleront cet après-midi pour décrocher leur ticket pour les prochains Jeux olympiques. À trente-deux ans, l’élève du multimédaillé Éric Navet fait ainsi de cet événement un point d’étape important dans sa route jusqu’à Paris 2024, son objectif principal. L’Américain et son entraîneur livrent leurs impressions, à quelques heures du dénouement de la semaine catalane.



Cet après-midi, Karl Cook prendra le départ de la grande finale des Coupes des nations Longines de Barcelone, où il tentera avec ses coéquipiers étasuniens de décrocher la précieuse qualification pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Mais pour le pilote de trente-deux ans, cette participation à l’événement barcelonais constitue aussi son premier vrai test au sein de l’équipe des États-Unis, qu’il espère intégrer dès l’année prochaine, à Versailles. “Notre priorité absolue est de nous qualifier pour les Jeux olympiques. Mais individuellement, c’est sûr que je devais bien figurer et montrer que j’étais à la hauteur. C’est une chose de performer en individuel, mais il faut prouver qu’on peut le reproduire en équipe”, concède le cavalier, rencontré aux abords du superbe terrain de polo du Real Club de Barcelone, accompagné de son éminent entraîneur Éric Navet. “Pour autant, nous n’avons rien changé à notre préparation en amont. Pour l’instant, elle fonctionne, donc il n’y a pas de raison de changer”, sourit ce dernier, dans un anglais digne d’un Français qui a passé plusieurs années outre-Atlantique.



Seulement cinq Coupes des nations à son compteur

Karl Cook et Kalinka van't Zorgvliet dans la Coupe des nations du CSIO 5* de San Juan Capistrano.

Karl Cook et Kalinka van't Zorgvliet dans la Coupe des nations du CSIO 5* de San Juan Capistrano.

© McCoolPhotos/FEI

S’il a effectivement accumulé les résultats individuels ces derniers mois, notamment avec la géniale Caracole de la Roque, qu’il a acquise début 2023 au Normand Julien Épaillard et avec laquelle il a déjà remporté quatre Grands Prix, dont celui du CSI 5* de Williamsburg il y a deux semaines, Karl Cook n’a disputé que cinq Coupes des nations dans sa jeune carrière. Après un premier essai isolé en 2016, au CSIO 4* de Vancouver, le cavalier s’est surtout immiscé dans l’équipe américaine à partir de 2022. Aussi, il s’est confronté à son premier CSIO 5* européen cet été, à Falsterbo, où il a brillamment rempli son contrat en signant un parcours à quatre points puis un sans-faute. Une performance qui a dû convaincre Robert Ridland, chef d’équipe des États-Unis, de sélectionner le cavalier pour Barcelone. “Je connais Robert depuis assez longtemps, avant même qu’il ne devienne notre chef d’équipe. En plus, il est Californien comme moi alors cela nous fait un point commun!”, précise le sympathique cavalier.



Pourquoi pas Caracole de la Roque?

Karl Cook aurait pu prétendre à une sélection avec Caracole de la Roque, mais il a préféré miser sur l'expérience acquise avec Kalinka van't Zorgvliet.

Karl Cook aurait pu prétendre à une sélection avec Caracole de la Roque, mais il a préféré miser sur l'expérience acquise avec Kalinka van't Zorgvliet.

© Sportfot

Ces résultats et cette sélection, Karl Cook les a décrochés avec l’aide de Kalinka van’t Zorgvliet, une jument de treize ans par Thunder van de Zuuthoeve qu’il monte depuis début 2019, après l’avoir acquise aux écuries Stephex. Un choix qui a d’ailleurs pu surprendre, ou en tout cas interroger, car certains observateurs pensaient (ou espéraient) que le cavalier disputerait la finale de Barcelone avec Caracole de la Roque. “Pour moi, ce fut une décision facile car j’ai dû la prendre assez tôt, avant même de courir mon premier Grand Prix 5* avec Caracole”, explique l’intéressé, avant que son entraîneur ne confirme la justesse de cette décision: “Karl et Caracole ont performé dans des Grands Prix internationaux, mais après la clôture des engagements pour Barcelone. Nous ne savions pas encore comment ce couple allait fonctionner à un tel niveau.” “Je ne serais pas un homme de cheval si j’avais pris le départ de cette compétition sur un cheval avec lequel je n’aurais pas sauté de Grand Prix 5* auparavant, même avec une jument comme Caracole”, reprend Karl Cook. “J’avais déjà couru un Grand Prix 3*, mais la marche entre ça et une finale des Coupes des nations… J’ai bien plus d’expérience avec Kalinka et elle était en forme, donc le choix a été naturel. Et puis… je sais que tout le monde a très hâte de revoir Caracole en Europe, mais je ne savais pas si j’allais être prêt à ça (rires). Honnêtement, je pense que nous aurions quand même été au niveau, mais cela aurait été stupide de prendre cette décision sans connaître davantage la jument.” Normalement, le couple que forme l’Américain avec l’ancienne partenaire de Julien Épaillard participera aux Jeux Panaméricains, fin octobre, à Santiago. Où les États-Unis devront décrocher leur billet pour Paris 2024 s’ils n’y parviennent pas cet après-midi, à Barcelone.



Objectif: le sans-faute

À partir de 15h, les États-Unis devront ainsi batailler contre le Brésil, qui a montré une forme flamboyante lors de la première manche de la finale jeudi après-midi, pour obtenir leur qualification olympique. Une pression qui ne semble pas submerger le moins du monde Karl Cook, qui prend les choses avec philosophie, comme souvent. “Pour moi, pression ou pas, l’objectif est toujours le même. Que je saute un Grand Prix, une Coupe des nations ou une épreuve intermédiaire, je cherche toujours à signer un sans-faute. Je me concentre sur ce qui est habituel, et pas sur les potentiels enjeux supplémentaires”, livre-t-il. “En plus, l’atmosphère est vraiment agréable au sein de l’équipe, même si nous ressentons évidemment beaucoup de pression du fait de cette qualification. Nous avons évidemment envie de gagner cet après-midi, mais la priorité est d’arracher ce ticket pour Paris 2024. Tout le monde est concentré sur cet objectif, avec le bon état d’esprit.” 

À en juger par sa performance jeudi dans la première épreuve, où il a survolé les principales difficultés mais écopé d’une petite faute sur l’obstacle numéro 2, l’Américain s’est clairement montré à la hauteur. “En plus, le format de cette compétition est spécial, car nous attaquons directement par un gros parcours, ce qui n’est pas facile pour les cavaliers avec peu d’expérience comme moi. Nous n’avons pas tellement l’habitude de ces événements, donc il faut tout de suite en prendre la mesure”, confie-t-il. À son entraîneur, qui a connu une multitude de formats au cours de sa glorieuse carrière de cavalier de haut niveau, d’ajouter: “C’est vrai que la pression est énorme dès le premier jour, notamment parce qu’il faut finir parmi les huit premiers pour courir la grande finale. Cette compétition ne doit pas être facile à construire pour un chef de piste. Comme dans tous les championnats, il doit gérer le fait que le premier parcours s’adressera à des équipes très fortes comme à des nations moins aguerries. Mais il est vrai que le format de cette finale rajoute une difficulté supplémentaire car, contrairement aux autres championnats ou aux Coupes des nations classiques, il n’y a pas de “petite” épreuve d’ouverture ou de préparation - il n’y a que la warm-up. C'est vrai que je ne comprends pas tout à fait la philosophie de ce format, d’autant qu’il y a deux jours de répit entre les deux manches. En tout cas, Santiago Varela (traditionnel chef d’orchestre du CSIO 5* de Barcelone, ndlr), qui est l’un des trois meilleurs chefs de piste au monde à mes yeux, a d’énormes responsabilités et a très bien réussi son pari le premier jour! Le parcours de cet après-midi va être beaucoup plus dur.”



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