Santi Serra poursuivra sa vie d’artiste équestre sans Nika, partie rejoindre les étoiles

Le 16 janvier, Santi Serra Camps a déploré la mort de Nika, sa jument de cœur, sur les réseaux sociaux. Complice de spectacles et compagne du quotidien, cette Pur-sang Arabe a marqué pour toujours la destinée du jeune homme, devenu un artiste équestre mondialement reconnu. Portrait.



“Nika... Je ne sais pas par où commencer. Je ne veux pas non plus me lancer dans ce message, et je n’ai jamais voulu le faire. Assis dans ton paddock, regardant la lune à moitié couverte de nuages, j’aimerais remonter le temps pour te voir arriver avec ce galop puissant qui te faisait venir jusqu’à moi lorsque je t’appelais. […] Lorsque nous avons commencé à jouer ensemble il y a de nombreuses années, tu étais ma fille rebelle. Combien de fois m’as-tu rendu fou, mais la joie que j’ai ressentie à galoper avec toi est indescriptible. La relation que nous entretenions rien qu’en nous regardant l’un l’autre était unique. Tu as toujours été spéciale, unique, la meilleure. Nous avons parcouru le monde entier, nous avons galopé dans des milliers de coins magiques – en écrivant ceci, mes yeux ne peuvent s’arrêter de pleurer. Nous avons des milliers d’aventures à raconter. Tu as généré des millions de sourires, des millions de larmes, tu as fait en sorte que le monde t’aime. Maintenant, un autre chemin se présente à toi. Je sais que je sentirai ta présence tous les jours. […]Maintenant, tu galoperas à travers les nuages et brouteras dans ce ciel qui n’en finit pas. Je sais que tu rencontreras mon papa. Quand je regarderai par le hublot de l’avion, je te verrai en train de jouer et de galoper. Je pourrais passer des heures à écrire à ton sujet, mais les larmes m’en empêchent! Merci Nika. Je t’aime et tu es à jamais dans mon cœur! Repose en paix, Princesse.” C’est ainsi que les fans de Santi Serra Camps ont appris la nouvelle de la disparition de sa complice Nika – Far-Ferenika de son nom complet –, le 16 janvier dernier. Au-delà de la perte même d’un animal aimé, chéri et avec lequel s’était tissée une complicité hors du commun, c’est toute une page de l’histoire de ce jeune artiste équestre qui se tourne.



Une rencontre décisive

Nika était arrivée un peu par hasard dans la vie de Santi Serra, il y a presque vingt ans. Elle n’était alors qu’une petite pouliche de six mois, fringante et pleine d’énergie. “Mes parents et mon frère l’avaient achetée pour l’élevage que nous avions, mais dès son arrivée, j’ai tout de suite vu qu’elle était spéciale avec son caractère et la façon dont elle nous regardait. Immédiatement, nous avons tissé une relation unique. Elle était très rebelle et j’étais le seul à pouvoir l’approcher et la toucher”, entame le jeune homme, très ému. Naturellement, Santi Serra décide d’initier la pouliche au dressage pour pouvoir en faire une compagne de jeu et de scène. La formation de cette jument dotée d’un fort caractère, d’une grande intelligence, mais aussi distraite et très nerveuse, n’est pas un long fleuve tranquille: “Au début, c’était très difficile. Cela m’a causé beaucoup de problèmes, face auxquels j’ai dû beaucoup improviser, mais en même temps, Nika m’a beaucoup appris. Finalement, nous sommes devenus une équipe, je dirais même un frère et une sœur qui apprenaient l’un de l’autre. Moi seul pouvais la monter! Si quelqu’un d’autre s’y était risqué, il serait probablement tombé plus d’une fois! Après elle, les autres chevaux me semblaient faciles à dresser!”

“Il nous suffisait de nous regarder pour savoir ce que nous voulions. Notre relation est difficile à comprendre sans en avoir fait l’expérience”, explique Santi Serra, indissociable de ses Borders Collies.

“Il nous suffisait de nous regarder pour savoir ce que nous voulions. Notre relation est difficile à comprendre sans en avoir fait l’expérience”, explique Santi Serra, indissociable de ses Borders Collies.

© Sercam Shows



Une complicité unique

Nika aurait eu vingt ans dans deux mois...

Nika aurait eu vingt ans dans deux mois...

© Sercam Shows

Cette relation ne s’est jamais délitée. En piste, cette harmonie s’étendait devant les yeux ébahis des spectateurs, toujours plus nombreux assister aux spectacles du Catalan. “Il nous suffisait de nous regarder pour savoir ce que nous voulions. Notre relation est difficile à comprendre sans en avoir fait l’expérience. Les gens qui l’ont vue performer savent de quoi je parle. Nous nous faisions tellement confiance qu’il n’y avait pas de limites; tout était possible. Elle est l’artiste équestre la plus aimée au monde: elle a conquis le cœur de tous ceux qui l’ont vue. J’ai reçu des milliers de messages tout au long de sa carrière de la part de personnes du monde entier qui souhaitaient visiter les écuries juste pour la rencontrer! Nika a véritablement marqué de son empreinte le monde du spectacle: il y a eu un avant et il y aura un après elle”, s’enthousiasme encore Santi, conscient de sa chance d’avoir croisé une telle complice.

Après une vie de spectacle bien remplie, Santi avait décidé d’offrir à sa princesse la plus belle des retraites possibles, à l’âge de seize ans, il y a près de quatre hivers: “Elle avait déjà tout fait, alors elle méritait de vivre au pré, à la maison, en élevant ses poulains.” Si elle ne prenait plus la route, et que les shows de l’artiste équestre ont appris à continuer sans cette formidable partenaire, Nika ne manquait pas de saluer son complice de toujours à chaque retour de tournée, et même chaque jour, perpétuant ce lien indestructible. “Elle était toujours la première à me saluer aux écuries le matin. Désormais, il est très difficile de rentrer à la maison et de ne plus entendre son hennissement pour nous accueillir”,confie-t-il.

Nika aurait eu vingt ans dans deux mois… Quelques semaines après sa mort, le cœur de Santi Serra pleure encore. Comme le monde des artistes équestres et celui des amoureux des chevaux. “Je dois remercier tout le monde pour les milliers de messages et de posts que j’ai reçus! Dans cette grande tristesse, cela m’a un peu réconforté.” Restent les images incroyables de ses numéros en piste, l’osmose singulière entre ces deux partenaires d’exception et le souvenir d’un galop fou, désormais infini.



UNE INCROYABLE CARRIÈRE

À la tête de Sercam Show, l’entreprise familiale de spectacles équestres, Santi Serra Camps n’est pas issu du sérail. Certes, ses parents et grands-parents participaient à des concours d’élégance et élevaient des chevaux d’endurance et de course, mais nul aïeul n’avait encore emprunté la voie artistique. D’abord attiré par le rodéo, le jeune homme, alors adolescent, s’est formé seul à son art, avec l’aide de son frère et de ses parents. Son travail a payé: en 2012, il a remporté le concours télévisuel Tú sí que vales, l’équivalent espagnol de “La France a un incroyable talent”, qui l’a propulsé au sommet de la célébrité. Depuis, ses spectacles attirent toujours plus de public, aux quatre coins du monde.

Revivez l’épisode de The Ride of My Life dédié à Santi Serra et (re)découvrez la merveilleuse Nika dans une bande-annonce du Longines Deauville Classic (sous la publicité)