Le Danemark double la mise dans la Coupe des nations de Compiègne, où l’équipe de France monte sur le podium

Déjà vainqueur de la Coupe des nations du CDIO 5* de Compiègne l’an passé, l’équipe du Danemark a doublé la mise ce samedi dans l’Oise. Les représentants du drapeau rouge à la croix blanche se sont montrés très forts, puisque les trois équipiers, Daniel Bachmann Andersen, Carina Cassøe Krüth et Nanna Skodborg Merrald, ont pris les deux, trois et quatrième positions du Grand Prix support de l’épreuve par équipes. Individuellement, c’est Frederic Wandres qui s’est imposé aux rênes de son fidèle Duke. La France, représentée par Pauline Basquin, Corentin Pottier et Alexandre Ayache, s’est offert une belle troisième place.



Neuf équipes étaient au départ, ce samedi 4 mai, de la Coupe des nations du CDIO 5* de Compiègne, seul concours de ce label à faire partie du circuit d’épreuves par équipes de la Fédération équestre internationale (FEI). Comme l’an passé, c’est le Danemark, venu avec une escouade forte, qui s’est imposé collectivement. “Ce concours est très important dans notre plan de sélection pour les Jeux olympiques”, a affirmé la cheffe de l’équipe du pays scandinave, Anne-Mette Binder, qui a aussi expliqué qu’elle rendrait sa sélection pour Paris 2024 après le CHIO d’Aix-la-Chapelle, dont la dernière épreuve se tiendra la veille de la date limite pour les engagements définitifs des JO. Aujourd’hui, celle qui est également une grande juge de concours complet a pu compter sur des prestations convaincantes de Carina Cassøe Krüth et Nanna Skodborg Merrald, troisième et quatrième avec Heiline’s Danciera et Blue Hors St. Schufro. La première a semblé plus en phase avec sa perle noire que lors de leurs dernières sorties, et même si celle-ci montre encore quelques signes de tension, elle a notamment présenté un passage énergique et élastique pour obtenir 74,913% des points. Blue Hors St. Schufro, qui s’est régulièrement montré un peu mal à l’aise avec le contact alors que sa cavalière ne semblait pourtant pas adopter une connexion très forte sur sa rêne de bride, a présenté une reprise énergique, évoluant la très grande majorité du temps dans un bon équilibre et se montrant expressif. Il a été évalué à 74,435%. 



La meilleure performance danoise a été à mettre au crédit des immenses Daniel Bachmann Andersen et Vayron, qui semblent bien dépasser tous les deux les 1,90m.  “Ils ont comblé nos espoirs et nos attentes”, a confirmé Anne-Mette Binder après que le couple s’est offert un nouveau record personnel à 76,152%. Le fils de Vitalis a notamment présenté un très beau travail au trot, marqué par une excellente cadence, beaucoup d’amplitude et d’énergie. Ayant progressé dans le piaffer, un exercice a priori difficile pour lui en raison de sa taille hors norme, le bai pourrait encore prendre plus de poids sur ses hanches dans cet exercice, mais a largement gagné en maturité ces derniers mois, comme l’a confirmé son cavalier. “Je suis très, très heureux, notamment de la manière dont il est resté concentré et avec moi”, a-t-il livré à GRANDPRIX. “C’était son premier concours extérieur et son deuxième concours de la saison. Il a encore une marge de progression. Par exemple, je peux présenter les pirouettes dans un meilleur équilibre, et il s’est un peu retenu à la sortie du deuxième piaffer. Globalement, c’était tout de même une très bonne reprise. Il a gagné en force, est beaucoup plus stable dans son corps, et c’est en fait la seule chose sur laquelle nous travaillons à la maison ou presque! J’ai ressenti beaucoup de pression en venant ici car ce concours fait partie des épreuves de sélection pour les Jeux olympiques et au Danemark, les standards sont très hauts pour espérer y participer. De plus, il y a toujours de la pression lorsque l’on dispute une épreuve collective car on ne veut pas laisser tomber ses coéquipiers. Mon cheval a très bien supporté le voyage pour venir jusqu’ici, qui a duré deux jours, et c’est très bien car j’avais un peu prévu ce trajet comme une répétition en prévision de revenir dans la région cet été, ce que j’espère (sourire). Depuis ici, il n’y a plus tant de kilomètres jusqu’à Paris!”



Frederic Wandres était ravi du comportement de son Duke of Britain

Frederic Wandres était ravi du comportement de son Duke of Britain

© Timothée Pequegnot

Longtemps en tête de l’épreuve individuelle, Daniel Bachmann Andersen et son hongre ont été devancé en fin de compétition par Frederic Wandres et son fidèle Duke of Britain. Désormais âgé de dix-sept ans, le hongre disputait là sa première épreuve de l’année et a notamment présenté des piaffers de très haut vol, avec un bel abaissement des hanches, de l’activité et de l’élasticité. Se montrant également très sûr dans le reste des exercices, il a été évalué à 76,435% et a ainsi ravi son cavalier. “Mes sensations étaient super”, a affirmé le vice-champion d’Europe par équipes en titre. “Avec Duke, nous avons eu une vraie pause de concours puisque j’étais à Wellington (où il n’avait pas emmené son petit alezan, ndlr) durant l’hiver. ll n’a pas fait grand chose d’autre que du travail tranquille pendant ce temps-là, comme l’année dernière, et nous avons vu les bienfaits de ce programme! Aujourd’hui, nous avons réalisé une superbe reprise, sans faute majeure je crois. Je ne sais pas comment le piaffer de Duke pourrait correspondre plus à l’image classique de cet air, et il le présente avec une régularité horlogère. Nous sommes très, très heureux, et s’il y a bien un cheval sur lequel on peut compter, c’est notre Duke! Il a dix-sept ans cette année, mais mon patron (le cavalier travaille pour la famille Kasselmann, ndlr) dit qu’avec lui, c’est comme avec le bon vin rouge: il faut le conserver et le sortir pour les grandes occasions, lors desquels il est, de fait, particulièrement bon! Il n’a rien à envier aux plus jeunes chevaux et à ceux qui ont des allures extravagantes. Pour les Jeux olympiques, je ne dirais pas du tout qu’il est mon cheval de réserve, mais bien plutôt que nous avons deux chevaux compétitifs du même niveau (l’autre étant Bluetooth, ndlr) et qu’ensuite, les choses dépendront de leur forme cet été.”



Pauline Basquin et Sertorius de Rima*IFCE ont signé la meilleure performance française

Pauline Basquin et Sertorius de Rima*IFCE ont signé la meilleure performance française

© Timothée Pequegnot

Au classement par équipes, on a retrouvé la Suède sur la deuxième marche du podium grâce aux performances de Patrik Kittel et Jovian (74,283%), Maria von Essen et Invoice (72,326%) ainsi que Juliette Ramel et Buriel K.H (71,630%), qui effectuait à dix-huit ans son retour à la compétition internationale après près d’un an passé loin des rectangles de CDI. Et c’est la France qui a complété le trio de tête! La meilleure performance tricolore a été, assez logiquement, signée par Pauline Basquin avec Sertorius de Rima*IFCE. Malgré une interruption dans les changements de pied au temps, la treizième meilleure cavalière mondiale et son fils de Sandro Hit ont obtenu une moyenne de 73,022%, grâce notamment à un travail au trot et un passage très élégants et empreints de légèreté. Corentin Pottier et Gotilas du Feuillard ont su corriger leurs fautes commises au CDI 5* de Fontainebleau et ont atteint une moyenne de 72,065%, tandis qu’Alexandre Ayache a obtenu un total de 70,174% avec Holmevangs Jolene. “Nous sommes troisièmes, on parle de nous et ce n’est jamais arrivé que la France monte sur le podium de la Coupe des nations à Compiègne!”, a dit Jean Morel, le sélectionneur des Bleus, à l’issue de la compétition. “C’est important et nos cavaliers le méritent. Nous sommes loin d’atteindre ce que l’on a envie d’atteindre mais les points montent et il y a d’autres chevaux qui arrivent derrière.”

Les résultats
Toutes les épreuves du CDIO 5* de Compiègne sont diffusées en direct puis disponibles à la demande sur ClipMyHorse.tv, où elles sont commentées par Odile van Doorn