Le haras de Hus met la quasi-totalité de ses chevaux en vente

Tous les chevaux appartenant au haras de Hus, à quelques exceptions près, seront mis aux enchères lors d’une vente organisée le 11 juin. Responsable de l’écurie de saut d’obstacles de la structure sise près de Nantes, en Loire-Atlantique, Gilles Botton livre des détails quant à cette vente d’équidés de tout âge, embryons et paillettes. Le patrimoine bâti n’étant pas concerné, le centre de reproduction du haras demeure pour l’heure opérationnel et les cavaliers installés sur place poursuivent leurs activités.



Fondé en 2004 par Xavier Marie, homme d’affaires connu notamment pour avoir créé et dirigé la chaîne de magasins Maisons du Monde, le haras de Hus a vite pris une place importante sur la planète équestre. S’étant notamment fait connaître via des achats de jeunes étalons dans les plus grandes ventes d’approbations en Europe, la structure située à Petit-Mars, près de Nantes, avait par exemple fait l’acquisition du phénoménal et regretté Don Juan de Hus lors de celle du stud-book Westphalien en 2010. L’étalon KWPN a laissé une empreinte indélébile sur l’élevage mondial de chevaux de dressage malgré sa disparition à neuf ans seulement. Le haras de Hus a également connu du succès en saut d’obstacles et concours complet avec ses chevaux acquis, notamment à l’étranger. Ainsi, Silvana, la fidèle complice de Kevin Staut, portait le suffixe *de Hus lorsqu’elle a été sacrée vice-championne du monde puis d’Europe avec l’équipe de France en 2010 à Lexington et 2011 à Madrid. Par ailleurs, Conrad de Hus avait permis à Gregory Wathelet d’être sacré vice-champion d’Europe en individuel à Aix-la-Chapelle en 2015 après avoir été acquis très jeune par Xavier Marie et formé en France. Citons encore Banda, Zeta, ZZ Top van het Schaarbroek, Castronom, For Hero, Jo de Labarde, tous un temps partenaires de Kevin Staut, ou encore Princesse Pilot et Eboli, valorisés par Nicolas Touzaint pour le triathlon des sports équestres.



Outre ceux acquis par Xavier Marie, les chevaux nés à Petit-Mars ont, eux aussi, engrangé des succès en compétition. On peut, bien sûr, citer Dorian Grey de Hus, fils de Don Juan et d’une clone de Poetin qui avait ému aux larmes Jessica Michel-Botton en terminant cinquième du championnat du monde des cinq ans l’année après la mort de son père. Par ailleurs, selon les données de l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE), dix équidés ayant vu le jour au haras de Hus ont été indicés à 150 ou plus grâce à leurs performances sportives. Eiffel de Hus, Elixir de Hus, Edison de Hus, tous nés en 2014, ont ainsi obtenu des ISO respectifs de 153, 154 et 159. Les frères utérins Tsunami et Anibale de Hus, issus de la propre sœur du crack Arko III, ont quant à eux été indicés à 154 et 155, tandis que Farouk de Hus et Blueberry de Hus, descendants de stars du haras puisque le premier est un fils de Banda – comme Eiffel – et la seconde, une fille de Conrad, ont récolté des ISO de 160 et 161. Côté concours complet, Elvis de Hus, un frère utérin de Conrad, est indicé à 151, alors qu’en dressage, Querida de Hus, qui évolue en Grand Prix avec Caroline Godin, a un IDR de 154, tout comme Deauville de Hus.



En 2018, Dorian Grey avait porté haut les couleurs du haras de Hus en terminant cinquième du championnat du monde des cinq ans.

En 2018, Dorian Grey avait porté haut les couleurs du haras de Hus en terminant cinquième du championnat du monde des cinq ans.

© Hippo Foto

Il y a plusieurs années, déjà, l’homme d’affaires avait fait part de sa volonté de vendre son haras, préférant se consacrer à sa passion pour les courses hippiques. “Initialement, il a essayé de trouver un repreneur pour l’ensemble de la structure, c’est-à-dire l’immobilier, les activités équestres et le cheptel”, explique Gilles Botton, responsable de l’écurie de saut d’obstacles au Hus. “Son souhait était de voir quelqu’un continuer ce qu’il avait commencé. Cependant, personne ne s’est présenté avec un tel projet, et il est temps pour lui de passer à autre chose, donc il a décidé de commercialiser la grande majorité de l’effectif du haras.” Cette démarche, comme l’a annoncé So Horse hier, passera par une vente aux enchères organisée le 11 juin par la maison Balsan. Celle-ci concernera tous les chevaux, embryons et lots de paillettes appartenant au haras, à de rares exceptions près. Ainsi, ni Dorian Grey, ni Djembe de Hus, les deux actuels chevaux de Grand Prix de Jessica Michel-Botton, ni  Riwera de Hus, qui avait permis à la cavalière d’être la seule représentante du dressage français aux Jeux olympiques de Londres en 2012, ne seront mises en vente. “Les juments âgées comme elle ou la mère de Conrad, Minne I, qui méritent de couler une douce retraite, ne seront bien sûr pas à vendre”, appuie Gilles Botton. Tout le reste du cheptel passera sous le feu des enchères, si bien que le catalogue, qui sera publié début mai, devrait contenir “plus de cent cinquante lots”, selon Gilles Botton. 



Pour l’instant, il n’est pas prévu de mettre fin aux activités exercées au Petit-Mars, qu’il s’agisse du centre de reproduction ou des écuries de valorisation conduites par Gilles Botton en saut d’obstacles et son épouse en dressage, tous deux montant aussi des chevaux appartenant à des propriétaires extérieurs. “On peut supposer qu’une restructuration, au minimum, aura lieu par la suite, mais rien n’a été décidé pour le moment”, explique celui qui a formé en partie Conrad de Hus. “Par ailleurs, quelques-uns de nos chevaux seront proposés à la vente organisée dans le cadre du Jumping de La Baule, le week-end précédant notre propre vente”, ajoute-t-il. “Les clients intéressés auront la possibilité d’essayer les chevaux montés, mais toujours dans le respect de ceux-ci. Nous allons essayer de structurer les choses au mieux car il n’est pas possible d’organiser vingt essais différents pour un même cheval. Cela vaut aussi pour les jeunes de deux et trois ans. Nous allons produire des vidéos et les gens pourront également venir les voir au haras, mais nous ne les ferons pas sauter pour chaque client. Nous voulons absolument respecter la ligne de conduite de respect du cheval qui a toujours été celle du haras”, conclut le Belge.



Retrouvez GILLES BOTTON en vidéos sur
Retrouvez CONRAD DE HUS en vidéos sur